Note de sécurité à tous les navigateurs
May 7, 2008 in SEA
L’anniversaire du naufrage de Sean Seamour II et l’expérience traumatique de se cramponner à un radeau de survie dans des creux de plus de vingt mètres, persuadés qu’aucun secours n’arrivera, m’amène à alerter tous navigateurs, plaisanciers comme professionnels, à lire et prendre les mesures nécessaires pour éviter que ce drame se reproduise (photo: ma balise et le clone fabriqué deux ans plus tard).
Votre balise SARSAT / EPIRB peut devenir le seul lien restant avec le monde extérieure, il devient de fait un des équipements de sécurité les plus critiques. Il est impératif de vérifier son bon enregistrement (validation du code hexadecimal), la mise à jour des données vitales et son bon fonctionnement (l’autotest ne suffit pas!); de telles mesures permettent d’éviter d’allonger la longue liste des navigateurs et marins perdu en mer. Cependant, ne vous munissez pas une d‘une assurance aveugle dans le rapport de tiers, même une station acréditée comme nous l’avions fait, la redondance est encore plus sûre. Si je n’avais pas gardé ma vielle balise obsolète à bord je ne serai pas ici pour raconter l’histoire des deux balises de Sean Seamour II.
La vielle balise est visible au dessus de ma tête, arrimée dans son socle et fixée à l’intérieure du dodger / pare brise. Quand mon épouse Mayke a pris cette photo je n’aurai jamais imaginé les circonstances dans lesquelles quatre ans et demi plus tard elle nous sauvait la vie. Sans déclencheur hydrostatique, le pare brise rasé et coulé par la vague scélérate… (la suite de cette histoire sera publiée bientôt)
Si nous avons plutôt tendance à l’hyperactivité ici le repos est de mise après un passage exceptionnellement difficile de la Sardaigne au Cap Vert en novembre 2002, nous étions alors loin dans le sillage de la Route du Rhum dont la flotte a subi une dépression entrainant l’abandon de vingt des cinquante huit partants. Sur mon épaule notre clandestin sarde. La veille de notre départ vers l’Amérique du Nord un Sarde sachant notre départ imminent m’interpelle du quai pour me demander si nous voulons bien faire de ce chiot Terrier du Yorkshire un petit américain. Mayke est affairé en fond de cale mais je sais déjà la réponse, « Bentley » prendra la mer et je suis en départ vers le supermarché pour acheter un mois de rations canines.